Ma vie, mon oeuvre

6/6 Introduction ou conclusion ?


« Il n’y a rien de noble à être supérieur à ses semblables. La vraie noblesse est d’être supérieur à celui que vous avez été auparavant »

Ernest Hemingway

 

Considérant qu’est art ce qui est vivant ;

Profondément affectée par les guerres que l’humanité est capable de se mener à elle même et à toutes les échelles en lieu et place de respect, de justice, d’innovation saine ;

Croyant qu’il est de la responsabilité de l’homme d’être dans une juste mesure de l’expression (de l’agir, du faire, du dire, de l’énoncé, etc…) ;

Aujourd’hui fermement convaincue que le geste créateur décuple la puissance des sens donnés aux traits ;

Toujours dans cette idée bienveillante de tension et d’équilibre, entre la bonté et la justice ;

J’ai choisi de tracer des chemins, des mondes, des maisons, des univers, et de les relier en visant la plus grande harmonie et le plus grand équilibre possible.

 

 

5/6 La paréidolie

 

« Le Hasard, c’est Dieu qui se promène incognito » 

Albert Einstein, paraphrasant C.S. Lewis

 

Ajouter ce qui doit être à ce qui est. Insuffler notre part au monde qui nous préexiste pour y introduire de la conscience, de la morale, de la vie. Le processus pictural ma permet de tenter une mise en application de cette idée (à moins que ce ne soit l’inverse). Une première étape pouvant par exemple consister à jeter un état d’esprit sur une toile de façon relativement aléatoire et d’y ajouter ensuite, avec précision et retenue, une part de ma propre conscience pour lui donner sens. Ou simplement orienter son harmonie, et laisser le regardant lui donner le sens qu’il voudra.

 

 

4/6 RePenser la notion de temps ?

 

« Le temps est un opérateur psycho-dynamique qui permet des vues de l’Esprit » 

Gérard Rabinovitch

 

La recherche nécessite de prendre le temps. Le trait ne peut ni doit être systématique. Il faut prendre et avoir le temps.

Paradoxe de cet avoir que l’on ne peut jamais réellement posséder. Le temps de maturer l’idée initiale pour la faire évoluer, la travailler, l’affiner, la repasser, la recommencer, l’adapter. Jusqu’à ce qu’elle me paraisse juste et empreinte d’une vérité vivante. Jusqu’à ce que je sois en paix avec elle-même.

 

 

3/6 RePenser la notion d’espaces ?

 

« Qui est sage ? Celui qui est rapide à la compréhension et lent à l’oubli ; Celui qui est lent à énerver et rapide à calmer » 

Pirké Avot

 

Transcender les frontières. Construire des ponts. Entre les mondes, les cultures, les disciplines, les hommes. Car chaque homme est un monde. C’est une idée que je cherche à décliner à l’aide des matériaux complexes de la peinture, de la géométrie et des motifs traditionnels arabo-andalous, en travaillant sur la rupture de la symétrie, les changements de rythmes, d’échelles, de nombre, la question fractale. En y apportant de nouveaux éléments, multipliant les techniques, déformant, renversant les perspectives. J’essaye d’introduire ici une nouvelle façon de voir la réalité, créant de nouvelles règles, déformant les anciennes.

Comment participer de façon juste et véritable à ce monde en constante mutation ? Le monde se doit-il de viser une construction fractale pour devenir harmonieux ?

 

 

2/6 Responsabilité de la transmission

 

« Qui est sage ? Celui qui apprend de tout homme » 

Ben Zoma, Pirké Avot

 

Avec ma peinture, je travaille la présence au monde et m’applique à être dans une écoute la plus attentive possible et à mémoriser l’histoire de mes tableaux, tant dans les techniques utilisées que dans les états d’esprits qui m’ont traversé dans leurs étapes de construction.

 

 

1/6 Consistance du propos

 

« L’artiste doit avoir quelque chose à dire, car sa tâche ne consiste pas à maîtriser la forme, mais à adapter cette forme au contenu » 

Vassili Kandinsky, Du Spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier

 

C’est en transcendant mes recherches appliquées que j’ai commencé à développer une recherche fondamentale, sans frontière entre les disciplines, qui m’ouvrait les portes des mathématiques, de la métaphysique et enfin de la peinture. Le crayon que je tenais a tracé des traits à la place des lettres et des mots, le langage symbolique a pris forme au-delà de la langue. C’était le début d’un nouveau chemin.

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Les points de rupture seront un jour des points de repère

 

Au commencement était le point.

L’intention du point, de la ligne et du plan existaient-elles avant leur apparition ? Leurs réalisations ressembleraient-elles à cette supposée intention ?

Parce que le sens se trouve là où l’homme le met, chaque trait peut avoir un sens, pour celui qui émet comme pour celui qui reçoit.

Comme certains déplacent les lettres de mots pour créer d’autres mots, je veux mener ma recherche à « libérer et ouvrir les éléments d’une structure afin de ménager la possibilité d’existence à d’autres modalités de formes »*.

Pour que les formes produites ne soient pas identiques, pour éliminer la monotonie et multiplier les possibilités d’existences de ces formes et des évolutions.

 

 

En ouvrant le cercle pour créer une spirale, se crée une rupture de la symétrie. C’est cette rupture de la symétrie, du cercle, du cycle qui permet une évolution.

Pour créer une profondeur et une ouverture vers de nouvelles formes, nous devons ouvrir ces voies, leur permettre de sortir du cadre préétabli.

 

L’histoire l’a montré : les points de rupture seront un jour des points de repère.

Dans le système fractal, que l’on retrouve abondamment dans la nature, le détail et le tout (le tout infini) sont similaires. Seule la focale change.

 

* M. A. Ouaknin, Tsimtsoum, Albin Michel, Paris, p.145

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Née à Clamart (92) en 1980, Colline S. Henry a suivi une formation universitaire en sciences humaines (Paris 5/EHESS/Paris 3), puis s’est consacrée pendant une dizaine d’année à produire et coordonner des rencontres musicales à l’international.


Au cours de deux années passées à Essaouira (Maroc) dans le cadre de la coopération culturelle française, elle développe une recherche artistique autodidacte centrée dans un premier temps sur la compréhension des motifs géométriques de l’art mauresque et la rupture de leur symétrie. Elle réalise ensuite plusieurs expositions collectives et personnelles à Essaouira et à Paris, et consacre désormais son temps à sa création.


Le travail de Colline S. Henry se déploie à l’intersection de l’art et de la recherche, où elle explore divers concepts et thèmes qui reflètent sa profonde introspection et son engagement dans le monde qui l’entoure. Son approche témoigne d’un désir d’exploration et d’une curiosité qui accueille le hasard et l’aléatoire comme éléments essentiels de son processus créatif (la fameuse stochastique).

Ses recherches s’inscrivent dans le temps long et se développent dans ce qu’elle nomme ses nuages de recherches. Ceux-ci se construisent et se déforment au gré des hasards et des rencontres, pour continuer de devenir et de partager.

 

Ses nuages sont constitués des notions de

l’écoute, la parole, le pardon et l’impardonnable, les échelles,  les mathématiques (nombre d’or, spirale d’or),  la fractalité, la conscience, l’inconscient, les rêves, la patience, la contemplation, les états modifiés de consciences, les flux de conscience, 

les flux, les ondes, les échanges, les connexions, les transmissions, les évolutions, la paréidolie, l’autre, le temps, le rythme, le juste, la justice,

la justesse, l’harmonie, l’équilibre, la dissymétrie, l’ordre, le corps humain, les sens, les systèmes, le vivant, la matière, le silence, la sagesse

 

Ces nuages forment un ensemble riche et diversifié de thèmes et de concepts qui reflète une vision du monde complexe et à multiples facettes.

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